Par une nuit d´orage et sous un ciel en deuil, Parfois le paysan qui sort d´une veillée Aperçoit au détour de la route mouillée Un feu follet énorme et fixe comme un oeil.
S´il s´avance, domptant son effroi par orgueil, Le feu recule et semble, au fond de la feuillée, Par la brise de mer tordue et travaillée Une flamme d´alarme, au loin, sur un écueil;
Mais s´il fuit, le poltron, et regarde en arrière, II voit, tout près, tout près, l´infernale lumière, Grossissante et dardant sur lui son oeil mauvais.
O vieux désir, pourquoi donc me poursuivre encore. Puisque tu t´es enfui quand je te poursuivais? Quand donc t´éteindras-tu? Quand donc viendra l´aurore ?