Avant que le froid glace les ruisseaux Et voile le ciel de vapeurs moroses, Écoute chanter les derniers oiseaux, Regarde fleurir les dernières roses.
Octobre permet un moment encor Que dans leur éclat les choses demeurent ; Son couchant de pourpre et ses arbres d’or Ont le charme pur des beautés qui meurent.
Tu sais que cela ne peut pas durer, Mon coeur ! mais, malgré la saison plaintive, Un moment encor tâche d’espérer Et saisis du moins l’heure fugitive.
Bâtis en Espagne un dernier château, Oubliant l’hiver, qui frappe à nos portes Et vient balayer de son dur râteau Les espoirs brisés et les feuilles mortes.