On m´a mis un grand chapeau Défoncé Un futal, un vieux manteau Déchiré Faut pas dire que mon travail
C´est zéro J´ suis quand même épouvantail À moineaux
Au début, quand ils me voient Les oiseaux Poussent des grands cris d´effroi Tout là-haut Je me dis qu´ c´est un travail Qui est beau Ben quoi, être épouvantail À moineaux
Mais au bout de pas longtemps Les bestioles Font, comme j´ai pas l´air méchant Leurs marioles Comme ça incidemment
Elles s´approchent Et tout naturellement Font mes poches
J´ai beau leur dire "Nom d´un chien ! J´ vais m´ fâcher !" J´ vois bien qu´elles sont pas très im- -pressionnées J´ai beau dire "Si j´ me déplace Ça va chier !" Que voulez-vous que je fasse ? J´ suis coincé !
Les pigeons me chient dessus C´est saumâtre Comme si j´étais une statue En albâtre Les pruniers, qui ont grandi
Pour des prunes Me regardent avec mépris Et rancune
Au début, j´ trouvais ça bien Comme métier Vu que j´ rêvais d´un destin Régulier Mais au beau milieu d´un champ De luzerne Très vite, la vie vous sem- -ble bien terne
Sûr qu´ si j´étais employé Ce s´rait pire Par un patron, je me f´rais Agonir J´ai l´avantage au moins d´être
Au grand air De vivre une vie champêtre Et pépère {x2}
Si bien que quand un pigeon Me chie d´ssus Ça me fait une distraction J´ me plains plus Quand, par exemple, un faisan Sur moi fiente Ça me fait un p´tit moment De détente
On m´a mis un grand chapeau Défoncé Un futal, un vieux manteau Déchiré Faut pas dire que mon travail
C´est zéro J´ suis quand même épouvantail À moineaux
J´ suis quand même épouvantail À moineaux Ben quoi !