Sans toi je n’ai pas plus d’existence qu’un ectoplasme Sans toi J’avance en cahotant Parcourue de spasmes Sans toi, je pose les pieds
Sans trop savoir où je vais Sans toi je me laisse trainer Entraîner, bousculer
À travers les paysages dilués Dans le mouvement, les courses débridées Je m’estompe, tout semble s’effacer Immatérielle, transparente à jamais
Sans toi, je n’ai pas plus d’existence qu’une amibe Sans toi, mes cellules imbibées se déforment s´abîment Sans toi, Je me distille, m’oublie, c’est fou, je m’inhibe Sans toi, incolore, deviens liquide, livide, m’évapore
Quel tourbillon inouï, ce néant Il m’emporte loin Ce vide est bien trop grand Je veux rester dans un monde consistant M’allumer avec toi D’instants en instants
Sans toi, je n’ai pas plus d’existence qu’une particule Sans toi, fine, suspendue , retenue dans l’air opaque Sans toi, ne vois plus les arbres cachés par le brouillard Sans toi, les nuages mauves embrouillent mon regard
Je veux t’emporter, t’enserrer, te revoir Sentir tes signes palpables jours et soirs
Je m´entraîne à la patience pour mieux te voir Laisse le temps passer avec une once d’espoir