Il y’ a péril en la demeure, Depuis que les femmes de bonnes moeurs, Ces trouble-fête, Jalouses de Manon Lescaut, Viennent débiter leurs gigots
A la sauvette. Ell´s ôt´nt le bonhomm´ de dessus La brave horizontal´ déçu´, Ell´s prenn´nt sa place. De la bouche au pauvre tapin Ell´s retir´nt le morceau de pain, C´est dégueulasse. En vérité, je vous le dis, Il y en a plus qu´en Normandie Il’ y a de pommes. Sainte-Mad´lein’, protégez-nous, Le métier de femme ne nourrit plus son homme. Y´a ces gamines de malheur, Ces goss´s qui, tout en suçant leur Pouc´ de fillette, Se livrent au détournement De majeur et, vénalement,
Trouss´nt leur layette. Y´a ces rombièr´s de qualité, Ces punais´s de salon de thé Qui se prosternent, Qui, pour redorer leur blason, Viennent accrocher leur vison A la lanterne. Y´a ces p´tit´s bourgeoises faux culs Qui, d´accord avec leur cocu, Clerc de notaire, Au prix de gros vendent leur corps, Leurs charmes qui fleurent encor La pomm´ de terre. Lors, délaissant la fill´ de joi’, Le client peut faire son choix Tout à sa guise, Et se payer beaucoup moins cher Des collégienn´s, des ménagèr´s,
Et des marquises. Ajoutez à ça qu´aujourd´hui La mani´ de l´acte gratuit Se développe, Que des créatur´s se font culbuter à l´oeil et sans calcul. Ah ! les salopes ! Ell´s ôt´nt le bonhomm´ de dessus La brave horizontal´ déçu’, Ell´s prenn´nt sa place. De la bouche au pauvre tapin Ell´s retir´nt le morceau de pain, C´est dégueulasse.