Cet arc-en-ciel qui nous étonne, Quand il se lève après la pluie, S´il insiste, il fait monotone Et l´on se détourne de lui. L´adage a raison : la meilleure
Chose en traînant se dévalue. L´arc-en-ciel qui dure un quart d´heure Personne ne l´admire plus. L´arc-en-ciel qui dure un quart d´heure Est superflu.
Celui que l´aura populaire Avait mis au gouvernail quand Il fallait sauver la galère En détresse dans l´ouragan, Passé péril en la demeure, Ne fut même pas réélu. L´arc-en-ciel qui dure un quart d´heure Personne ne l´admire plus. L´arc-en-ciel qui dure un quart d´heure Est superflu.
Cette adorable créature
Me répétait : "je t´aime tant Qu´à ta mort, sur ta sépulture, Je me brûle vive à l´instant !" A mon décès, l´ordonnateur(e) Des pompes funèbres lui plut. L´arc-en-ciel qui dure un quart d´heure Personne ne l´admire plus. L´arc-en-ciel qui dure un quart d´heure Est superflu.
Ce cabotin naguère illustre, Et que la foule applaudissait A tout rompre durant trois lustres, Nul à présent ne sait qui c´est ; Aucune lueur ne demeure De son étoile révolue. L´arc-en-ciel qui dure un quart d´heure Personne ne l´admire plus.
L´arc-en-ciel qui dure un quart d´heure Est superflu.