đŸ’ƒđŸŽ€ Paroles de chanson Française et Internationnales đŸŽ€đŸ’ƒ

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Artiste : Georges Brassens
Titre : La Ballade Des Gens Qui Sont Nes Quelque Part
CÂŽest vrai quÂŽils sont plaisants, tous ces petits villages,
Tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités
Avec leurs chùteaux forts, leurs églises, leurs plages,

Ils nÂŽont quÂŽun seul point faible et cÂŽest dÂŽĂȘtre habitĂ©s.
Et cÂŽest dÂŽĂȘtre habitĂ©s par des gens qui regardent
Le reste avec mépris du haut de leurs remparts,
La race des chauvins, des porteurs de cocardes,
Les imbĂ©cil’s heureux qui sont nĂ©s quelque part,
Les imbĂ©cil’s heureux qui sont nĂ©s quelque part.
Maudits soient ces enfants de leur mĂšre patrie
Empalés une fois pour toutŽs sur leur clocher,
Qui vous montrent leurs tours, leurs musé’s, leur mairie,
Vous font voir du pays natal jusquÂŽĂ  loucher.
QuÂŽils sortent de Paris, ou de Rome, ou de SĂšte,
Ou du diable vauvert ou bien de Zanzibar,
Ou mĂȘme de Montcuq, ils sÂŽen flattent mazette,

Les imbĂ©cil’s heureux qui sont nĂ©s quelque part,
Les imbĂ©cil’s heureux qui sont nĂ©s quelque part.
Le sable dans lequel, douillettes, leurs autruches
Enfouissent la tĂȘte, on trouve pas plus fin,
Quant Ă  lÂŽair quÂŽils emploient pour gonfler leurs baudruches,
Leurs bulles de savon, cÂŽest du souffle divin.
Et, petit Ă  petit, les voilĂ  qui se montent
Le cou jusquÂŽĂ  penser que le crottin fait par
Leurs chevaux, mĂȘme en bois, rend jaloux tout le monde,
Les imbĂ©cil’s heureux qui sont nĂ©s quelque part,
Les imbĂ©cil’s heureux qui sont nĂ©s quelque part.

CÂŽest pas un lieu commun celui de leur naissance,
Ils plaignent de tout coeur les pauvres malchanceux,
Les petits maladroits qui nÂŽeur’nt pas la prĂ©sence,
La présence dŽesprit de voir le jour chez eux.
Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire,
Contre les étrangers tous plus ou moins barbares,
Ils sortent de leur trou pour mourir Ă  la guerre,
Les imbĂ©cil’s heureux qui sont nĂ©s quelque part,
Les imbĂ©cil’s heureux qui sont nĂ©s quelque part.
Mon dieu, quÂŽil ferait bon sur la terre des hommes
Si on n®y rencontrait cette race incongru’,

Cette race importune et qui partout foisonne :
La race des gens du terroir, des gens du cru.
Que la vi’ serait belle en toutes circonstances
Si vous nŽaviez tiré du néant ces jobards
Preuve, peut-ĂȘtre bien, de votre inexistence :
Les imbĂ©cil’s heureux qui sont nĂ©s quelque part,
Les imbĂ©cil’s heureux qui sont nĂ©s quelque part.