Un bon petit diable Ă la fleur de l´âge, La jambe lĂŠgère et l´Ĺil polisson, Et la bouche pleine de joyeux ramages, Allait Ă la chasse aux papillons.
Comme il atteignait l´orÊe du village, Filant sa quenouille, il vit Cendrillon, Il lui dit : "Bonjour, que Dieu te mÊnage, J´ t´emmène à la chasse aux papillons."
Cendrillon ravi´ de quitter sa cage, Met sa robe neuve et ses botillons ; Et bras d´ssus bras d´ssous vers les frais bocages Ils vont à la chasse aux papillons.
Il ne savait pas que sous les ombrages, Se cachait l´amour et son aiguillon, Et qu´il transperçait les cĹurs de leur âge, Les cĹurs des chasseurs de papillons.
Quand il se fit tendre, ellâ lui dit : "J´ prĂŠsage
Qu´ c´est pas dans les plis de mon cotillon, Ni dans l´Êchancrure de mon corsage, Qu´on va à la chasse aux papillons."
Sur sa bouche en feu qui criait : "Sois sage !" Il posa sa bouche en guisâ de bâillon, Et c´fut l´plus charmant des remuâ-mĂŠnage Qu´on ait vu d´ mĂŠmoir´ de papillon
Un volcan dans l´âme, iâ r´vinrânt au village, En se promettant d´aller des millions, Des milliards de fois, et mĂŞm´ davantage, Ensemble Ă la chasse aux papillons.
Mais tant qu´ils s´aim´ront, tant que les nuages, Porteurs de chagrins, les Êpargneront, Il f´ra bon voler dans les frais bocages,