💃🎤 Paroles de chanson Française et Internationnales 🎤💃

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Artiste : Georges Brassens
Titre : La fessée
La veuve et l´orphelin, quoi de plus émouvant ?
Un vieux copain d´école étant mort sans enfants,
Abandonnant au monde une épouse épatante,
J´allais rendre visite à la désespérée.

Et puis, ne sachant plus où finir ma soirée,
Je lui tins compagni’ dans la chapelle ardente.
Pour endiguer ses pleurs, pour apaiser ses maux,
Je me mis à blaguer, à sortir des bons mots,
Tous les moyens sont bons au médecin de l´âme...
Bientôt, par la vertu de quelques facéties,
La veuve se tenait les côtes, Dieu merci !
Ainsi que des bossus, tous deux nous rigolâmes.
Ma pipe dépassait un peu de mon veston.
Aimable, elle m´encouragea : "Bourrez-la donc,
Qu´aucun impératif moral ne vous arrête,
Si mon pauvre mari détestait le tabac,
Maintenant la fumé’ ne le dérange pas !
Mais où diantre ai-je mis mon porte-cigarettes ?"
A minuit, d´une voix douce de séraphin,
Elle me demanda si je n´avais pas faim.

"Ça le ferait-il revenir, ajouta-t-elle,
De pousser la piété jusqu´à l´inanition :
Que diriez-vous d´une frugale collation ?"
Et nous fîmes un petit souper aux chandelles.
"Regardez s´il est beau ! Dirait-on point qu´il dort ?
Ce n´est certes pas lui qui me donnerait tort
De noyer mon chagrin dans un flot de champagne."
Quand nous eûmes vidé le deuxième magnum,
La veuve était ému’, nom d´un petit bonhomm’ !
Et son esprit se mit à battre la campagne...
"Mon Dieu, ce que c´est tout de même que de nous !"
Soupirait-elle, en s´asseyant sur mes genoux.
Et puis, ayant collé sa lèvre sur ma lèvre,
"Me voilà rassuré’, fit-elle, j´avais peur
Que, sous votre moustache en tablier d’ sapeur,

Vous ne cachiez coquettement un bec-de-lièvre..."
Un tablier d´ sapeur, ma moustache, pensez !
Cette comparaison méritait la fessée.
Retroussant l´insolente avec nulle tendresse,
Conscient d´accomplir, somme toute, un devoir,
Mais en fermant les yeux pour ne pas trop en voir,
Paf ! j´abattis sur elle une main vengeresse !
"Aï’ ! vous m´avez fêlé le postérieur en deux !"
Se plaignit-elle, et je baissai le front, piteux,
Craignant avoir frappé de façon trop brutale.
Mais j´appris, par la suite, et j´en fus bien content,
Que cet état de chos’s durait depuis longtemps :
Menteuse ! la fêlure était congénitale.

Quand je levai la main pour la deuxième fois,
Le coeur n´y était plus, j´avais perdu la foi,
Surtout qu´elle s´était enquise, la bougresse :
"Avez-vous remarqué que j´avais un beau cul ?”
Et ma main vengeresse est retombé’, vaincu’ !
Et le troisième coup ne fut qu´une caresse...
"Avez-vous remarqué que j´avais un beau cul ?”
Et ma main vengeresse est retombé’, vaincu’ !
Et le troisième coup ne fut qu´une caresse...