Anticlérical fanatique Gros mangeur d´ecclésiastiques, Cet aveu me coûte beaucoup, Mais ces hommes d´Eglise, hélas ! Ne sont pas tous des dégueulasses,
Témoin le curé de chez nous. Quand la foule qui se déchaîne Pendit un homme au bout d´un chêne Sans forme aucune de remords, Ce ratichon fit un scandale Et rugit à travers les stalles : "Mort à toute peine de mort !" Puis, on le vit, étrange rite, Qui baptisait les marguerites Avec l´eau de son bénitier Et qui prodiguait les hosties, Le pain bénit, l´Eucharistie, Aux petits oiseaux du moutier. Ensuite, il retroussa ses manches, Prit son goupillon des dimanches Et, plein d´une sainte colère, Il partit comme à l´offensive Dire une grand´ messe exclusive
A celui qui dansait en l´air. C´est à du gibier de potence Qu´en cette triste circonstance L´Hommage sacré fut rendu. Ce jour-là, le rôle du Christ(e), Bonne aubaine pour le touriste, Etait joué par un pendu. Et maintenant quand on croasse, Nous, les païens de sa paroisse, C´est pas lui qu´on veut dépriser. Quand on crie "A bas la calotte !" A s´en faire péter la glotte, La sienne n´est jamais visée. Anticléricaux fanatiques Gros mangeurs d´ecclésiastiques, Quand vous vous goinfrerez un plat De cureton, je vous exhorte, Camarades, à faire en sorte