C´était un petit tout petit voilier Un petit bateau de pêche On l´avait bâti d´un bout de papier Et d´un vieux noyau de pêche Dans un petit port entre deux roseaux
On l´avait mis à l´amarre Il appareillait dès qu´il faisait beau Pour naviguer sur la mare
Mais un jour le petit bateau fit un rêve à son tour Il voulut entreprendre un voyage au long cours Alors il s´en fut magnifiquement Tout là bas vers les tropiques La vie qu´il menait lui donnait vraiment Des idées misanthropiques
En l´apercevant chaque nénuphar Craignait qu´un malheur n´arrive Et le ver luisant qui servait de phare Lui criait rejoins la rive Mais il répondit d´un air malséant Je ne crains pas les déboires
Aussi bien le fleuve et les océans Ce n´est pas la mer à boire
Quel plaisir de voguer ainsi sur les ondes ! Quel plaisir De pouvoir naviguer au gré de son désir Le ciel est tout bleu et le vent léger Tous ces braves gens divaguent Je me moque bien d´ailleurs du danger Car je n´ai pas peur des vagues
Il ne savait pas qu´à côté de lui Un canard faisait trempette Pour notre bateau qui était si petit Cela fit une tempête Et rapidement je vous en réponds Les événements se gâtent L´eau s´est engouffrée dans les entreponts
Adieu la jolie frégate
« Sauv’ qui peut ! » criait le navire en détresse. « Sauve qui peut ! Je ne vais plus jamais revoir le beau ciel bleu ! » Et tout en pleurant sa vie d´autrefois Le petit bateau chavire Ça prouve qu´il faut demeurer chez soi Quand on n´est qu´un petit navire