L´habit de deuil jusqu´à présent Ne se portait assidûment Que chez l´personnel funéraire, Les anciens croque-morts ordinaires. Depuis qu´ la vogue est au noirâtre,*
Dans les rues d´ Saint-Germain-des-Prés, Y a des croque-morts améliorés !
Il ne m´importe aucunement Qu´on mène mon enterrement Avec des croque-morts ordinaires Ou bien leurs nouveaux congénères. Mais le bruit court que des emplâtres Ont un´ peur bleue d´être enterrés Par les croqu´-morts améliorés !
Et c´est pourquoi j´ai fait ce chant Qui va permettre aux braves gens De distinguer les funéraires, Les anciens croque-morts ordinaires, Des galopins un peu folâtres Qui se mettent en deuil exprès Les croque-morts améliorés !
Si le croque-mort s´en va sifflant Les joyeux couplets à vingt francs, C´est un honnête fonctionnaire, C´est un croque-mort ordinaire. Mais s´il écoute en idolâtre Les disques des be-bop cassés, C´est un croque-mort amélioré !