💃🎤 Paroles de chanson Française et Internationnales 🎤💃

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Artiste : Georges Brassens
Titre : Les Ricochets
J´avais dix-huit ans
Tout juste et quittant
Ma ville natale
Un beau jour, o gué
Je vins débarquer

dans la capitale
J´entrai pas aux cris
D´"A nous deux Paris"
En Ile-de-France
Que ton Rastignac
N´ait cure, Balzac !
De ma concurrence (bis)

Gens en place, dormez
Sans vous alarmer,
Rien ne vous menace
Ce n´est qu´un jeune sot
qui monte a l´assaut
du p´tit montparnasse
On n´s´étonnera pas
Si mes premiers pas
tout droit me menèrent
Au pont Mirabeau

pour un coup de chapeau
A l´Apollinaire (bis)

Bec enfarine
Pouvais-je deviner
Le remue-ménage
Que dans mon destin
Causerait soudain
Ce pèlerinage ?
Que circonvenu
Mon cœur ingénu
Allait faire des siennes
Tomber amoureux
De sa toute pre-
mière Parisienne.(bis)

N´anticipons pas,
Sur la berge en bas

Tout contre une pile,
La belle tâchait
D´ fair´ des ricochets
D´un´ main malhabile
Moi, dans ce temps-la
Je n´ dis pas cela
En bombant le torse,
L´air avantageux
J´tais a ce jeu
De première force. (bis)

Tu m´ donn´s un baiser,
Ai-je propose
A la demoiselle;
Et moi, sans retard
J´ t´apprends de cet art
Toutes les ficelles.
Affaire conclue,

En une heure elle eut,
L´adresse requise.
En change, moi
J´ cueillis plein d´émoi
Ses lèvres exquises. (bis)

Et durant un temps
Les journaux d´antan
D´ailleurs le relatent
Fallait se lever
Matin pour trouver
Une pierre plate.
On redessina
Du pont d´Iéna
Au pont Alexandre
Jusqu´ Saint-Michel,
Mais notre échelle,
La carte du tendre. (bis)

Mais c´était trop beau:
Au pont Mirabeau
La belle volage
Un jour se perchait
Sur un ricochet
Et gagnait le large.
Ell´ me fit faux-bond
Pour un vieux barbon,
La petite ingrate,
Un Crésus vivant
Détail aggravant
Sur la rive droite. (bis)

J´en pleurai pas mal,
Le flux lacrymal
Me fit la quinzaine.
Au viaduc d´Auteuil

Parait qu´a vue d´oeil
Grossissait la Seine.
Et si, pont d´ l´Alma,
J´ai pas noyé ma
Détresse ineffable,
C´est qu´ l´eau coulant sous
Les pieds du zouzou
Etait imbuvable. (bis)

Et qu´ j´avais acquis
Cett´ conviction qui
Du reste me navre
Que mort ou vivant
Ce n´est pas souvent
Qu´on arrive au havre.
Nous attristons pas,
Allons de ce pas
Donner, débonnaires,

Au pont Mirabeau
Un coup de chapeau
A l´Apollinaire. (bis)