Si vous y tenez tant parlez-moi des affaires publiques Encor que ce sujet me rende un peu mélancolique Parlez-m´en toujours je n´vous en tiendrai pas rigueur
Parlez-moi d´amour et j´vous fous mon poing sur la gueule Sauf le respect que je vous dois
Fi des chantres bêlant qui taquine la muse érotique Des poètes galants qui lèchent le cul d´Aphrodite Des auteurs courtois qui vont en se frappant le coeur Parlez-moi d´amour et j´vous fous mon poing sur la gueule Sauf le respect que je vous dois
Naguère mes idées reposaient sur la non-violence Mon agressivité je l´avait réduite au silence Mais tout tourne court ma compagne était une gueuse
Parlez-moi d´amour et j´vous fous mon poing sur la gueule Sauf le respect que je vous dois
Ancienne enfant trouvée n´ayant connu père ni mère Coiffée d´un chap´ron rouge ell´ s´en fut ironie amère Porter soi-disant une galette à son aïeule Parlez-moi d´amour et j´vous fous mon poing sur la gueule Sauf le respect que je vous dois
Je l´attendis un soir je l´attendis jusqu´à l´aurore Je l´attendis un an pour peu je l´attendrais encore Un loup de rencontre aura séduite cette fugueuse
Parlez-moi d´amour et j´vous fous mon poing sur la gueule Sauf le respect que je vous dois
Cupidon ce salaud geste qui chez lui n´est pas rare Avait trempé sa flèche un petit peu dans le curare Le philtre magique avait tout du bouillon d´onze heures Parlez-moi d´amour et j´vous fous mon poing sur la gueule Sauf le respect que je vous dois
Ainsi qu´il est fréquent sous la blancheur de ses pétales La marguerite cachait une tarentule un crotale Une vraie vipère à la fois lubrique et visqueuse
Parlez-moi d´amour et j´vous fous mon poing sur la gueule Sauf le respect que je vous dois
Que le septième ciel sur ma pauvre tête retombe Lorsque le désespoir m´aura mis au bord de la tombe Cet ultime discours s´exhalera de mon linceul Parlez-moi d´amour et j´vous fous mon poing sur la gueule Sauf le respect que je vous dois