Me manquent des matins Et encore des matins Qui vont me faire vieillir Qui vont me faire durcir Le cœur, le corps, l’idée
Que j’ai sur les humains Pour pouvoir un matin Avoir des choses à dire
Me manquent des chagrins Et encore des chagrins Qui vont me faire gémir Qui vont me faire maudire La fille, l’ami, le jour Qui m’a fait voir le jour Pour mieux parler d’amour Et pour ne plus en rire
Me manquent aussi Des coups de pieds au cul Que je n’ai pas reçus Mais que je recevrai Je compte en plus
Les coups inattendus De gens inattendus Qu’il me faudra parer
Me manqueront toujours Au-dessus de la tête Ces deux trois centimètres Qui m’ont «rapetissi» Et qui ont fait de moi Un chanteur éprouvette Alors que j’ai la tête Plus grosse que Paris
Me manquent en plus Les rudiments sommaires De musiques primaires Pour parfaire mes envies Et je me vois déjà
Mourir comme un idiot Assis à mon piano Cherchant toujours le «Mi»
Voilà ce qu’il faudrait Voilà ce qu’il faudra Pour qu’en dix ans de là Je ne sois pas encore En train de faire rimer Amour avec toujours Amour avec tambour Aimer avec regrets
Centimètres en plus Ou centimètres en moins Quels que soient mes moyens Je veux aller plus loin Si j’ai le tiers de lui
Si j’ai le quart de toi C’est que je fais mon toit Sur ce qui est déjà
Voilà pourquoi je ne désire pas Qu’on me compare déjà À des plus vieux que moi Voilà pourquoi j’aimerais simplement Qu’on me laisse le temps Qu’on me laisse le temps
Le temps de rire Et le temps de pleurer Le temps des souvenirs Et de vous retrouver Le temps de rire Et le temps de pleurer Le temps des souvenirs