Elles ont quinze ans
Les yeux plus grands que le ventre
Elles ont quinze ans
Plus de grâce que d’élégance
Elles ont quinze ans

Les mains plus longues que leurs manches
Les p’tites filles de mon enfance
Les p’tites nymphes de plates-bandes
Les p’tites amours dans les grandes

Elles ont des cheveux qu’on lave le dimanche
Des sourires peureux ni pervers ni pervenches
Elles ont des oiseaux jusqu’au creux des hanches
Les filles de mon enfance
Les p’tites nymphes de plates-bandes
Les p’tites amours dans les grandes

Elles ont quinze ans
Au retour des vacances
Elles ont quinze ans
Elles sont déjà si grandes
Elles ont quinze ans

C’est à n’y rien comprendre
Les filles de mon enfance
Les p’tites nymphes de plates-bandes
Les p’tites amours dans les grandes

Elles ont des regards plus voilés que septembre
Elles ont des baisers plus mouillés que novembre
Des langueurs solitaires plus blanches que décembre
Les filles de mon enfance
Les p’tites nymphes de plates-bandes
Les p’tites amours dans les grandes

Elles ont quinze ans
La première romance
Elles ont quinze ans
Et toutes les patiences
Elles ont quinze ans

C’est ça leur importance
Des filles de mon enfance
Mes p’tites nymphes de plates-bandes
Mes p’tites amours dans les grandes

Elles savent déjà sans avoir à apprendre
Elles donnent déjà sans jamais reprendre
Et quand l’amour s’en va elles pleurent en silence
Les filles de mon enfance
Mes p’tites nymphes de plates-bandes
Mes p’tites amours dans les grandes