Je n’ai pas su quitter les femmes Que j’ai aimées qui m’ont aimé De cadeau de rupture Jamais je n’en ai eu l’idée Je suis parti comme un voleur
Comme si de rien n’était Comme si entre elles et moi Il ne s’était rien passé Et ce n’est pas parce que j’y pense Que ça rachète mon erreur Ni parce que ma vie balance Entre le pire et le meilleur Ni pour soulager ma conscience Ni pour redorer mon blason Seul ce manque d’élégance Me pousse à vous dire pardon
J’aurais aimé, aimé vous aimer comme je vous écris Comme celui qui sur scène vous chante et vous attendrit J’aurais aimé, aimé vous aimer comme je vous écris
Etre pour vous celui qu’au fond je suis
Sur le fil du rasoir j’avance Docteur Jekyll et mister Hyde Chacun fait pencher la balance A tour de rôle. Moi je bataille Entre l’amour et la haine Entre le trouble et la vertu Et cette vie qui me ramène Toujours vers des terres inconnues Ces terres où soufflent la colère Cette colère qui détruit Ceux que j’aime qui me sont chers Dévaste ce que je construis Si mon pays c’est l’enfance Il doit venir de là-bas Ce cri qu’étouffa le silence Mais que jamais il ne scella
J’aurais aimé, aimé, aimé ne rien avoir à dire N’avoir aucun besoin d’écrire et chantonner pour le plaisir J’aurais aimé, aimé, aimé ne rien avoir à dire Puisqu’après tout on ne sait pas guérir
Tout comme il nous vient de l’espace Un bruit de fond originel Le mien m’a suivi à la trace Preuve d’un trou noir dans mon ciel Sans cette note de souffrance A laquelle s’accrocha ma vie Cette sorte de dépendance Aurais-je été ce que je suis J’ai voulu crier ma vengeance
Laver l’affront faire mon deuil Jamais père n’eut plus de présence Et fils n’en tira plus d’orgueil Quel héritage diabolique Quelle triste ironie du sort En le jetant sur ma musique Je dis son nom encore, encore
J’aurais aimé, aimé, aimé ne rien avoir à dire Etre rempli de souvenirs et fredonner pour le plaisir J’aurais aimé, aimé n’avoir aucun besoin d’écrire Juste l’aimer et pouvoir le lui dire