Tu as les poches vides Comme en souffrance T’es bon pour t’en aller Un matin en errance Les trains sont contrôlés
Les routes policées Restent plus que les blés Par où tu peux passer
Tu traverses la Loire Là où le chemin d’fer Déboule sur des traverses Et des signaux dans l’air Mille gens aux portières Vacances disciplinées Toi tu marches et perds Prairies après forêts
Tu pars Tu t’en vas au hasard Tu pars Tu reviendras plus tard Tu pars
Tu es seul tu ne vois Que granges abandonnées Tu dors le sommeil clair Où dormaient les bergers La fougasse aux olives Du vin doux pour chanter On renait pour survivre En déserteur traqué
Les places des villages Sont d’ombres et de murs blancs Dans une église sage Le silence est croyant Le Bon Dieu est le même Qu’à Saint-Pierre de Rome Mais loin des cardinaux Il comprend mieux les hommes
Tu pars…
On te trouve une ferme Qui a besoin de bras Tu penses rester huit jours Tu laisses passer un mois Avec l’argent gagné Au battage du grain Au tout début septembre Tu te payes le train
La ville remet sur toi Onze mois de bureau Tu regrettes les bois Le vin doux les ruisseaux Ne ressemble à la vie Et à la liberté