Un peu de ta mère Un peu de ton père Tu es ce qu’ils ont fait de toi Une pièce unique De la chaine magique
Tu es ce qui fut et sera
Y a plus de morts que de vivants Depuis qu’la terre existe Ce n’est pas une vue d’artiste Ça s’écrit même en noir sur blanc Ça s’écrit sur les murs de marbre Des monuments que l’on regarde Sur les modestes croix de bois Que le vent jette à bas
Ça s’écrit dans les cœurs qui saignent Dans les souvenirs qui s’égrainent Ils font partie de nous-mêmes Ils sont en toi Ils sont en moi C’est de Lucie la millénaire En passant par la centenaire
Jusqu’à l’enfant qui vient de voir le jour La même vie qui suit son cours
Un peu de leur mère Un peu de leur père Ils étaient comme toi Des pièces uniques De la chaine magique Et cetera et cetera
Il y a ceux qui vivront toujours Dans le cœur des hommes Ils sont avec nous chaque jour Au point que cela nous étonne Que là au hasard d’une rue Ils ne nous croisent ne nous saluent Dans ce temps comme suspendu Leurs pas encore résonnent
Et ceux qui malheureusement Ont entaché l’histoire En écrivant avec du sang Leur page de gloire Qu’on les mette au ban des nations Dans un quelconque Panthéon Leurs noms qu’on le veuille ou non Restent dans la Mémoire
Un peu de la mère Et un peu du père La Vie se débrouille avec ça La Pièce est unique La Chaine est magique Qui sait si elle s’arrêtera
J’aimerais quand je ne serai plus
Laisser mon nom à une impasse C’est plus sympa qu’une avenue Que dans cet humble Mont Parnasse Les enfants puissent y jouer Les amoureux s’y embrasser Le passant se dire « qui c’est ? » S’il passe