Rappelle-toi rappelle-toi
On s’est aimé dans un abri côtier
Oh rappelle-toi, rappelle-toi
On a gravé nos cœurs entrelacés.

On avait décidé d’ voir la mer
D’être seuls devant l’immensité
C’est vrai qu’y avait un peu trop d’air
En plus on était observé.

Et la main dans la main les pieds nus
On allait sur le sable mouillé
On s’ faufilait entre les obus
En évitant les barbelés.

Oh rappelle-toi rappelle-toi
On s’est aimé dans un abri côtier
Oh rappelle-toi, rappelle-toi
Tu as crié : “Vive la liberté !”

T’as pas voulu t’ mett’e toute nue c’est dommage
Sur la grève ce matin-là

Faut dire qu’y avait du monde sur la plage
T’as dit qu’ t’avais peur des soldats.

Toi qui voulais voir Pompéi Venise
Les gondoles et tout le tremblement
Ne vois-tu pas ma chère Denise
Que j’ t’offre tout un débarquement ?

Oh rappelle-toi, rappelle-toi
Rappelle-toi, rappelle-toi.

T’en souviens-tu c’est entre deux rafales
Juste avant l’éclatement d’un obus
Que m’approchant de ton visage pâle
Je t’ai juré que je n’ te quitterais plus.

Pudiquement tu versas une larme
Pendant que d’autres versaient leur sang

Je ne sais pas qui m’a tendu une arme
Mais, mais je l’ai prise et puis “Pan !”

Oh rappelle-toi rappelle-toi
Je suis tombé au pied de l’abri côtier.

Les années ont passé mon aimée
Nous voilà étendus tous les deux
Sur la plage la paix retrouvée
Et c’est vrai qu’on s’emmerde un peu.

Rien ne vient troubler notre retraite
Pas la moindre petite explosion
Le moindre tir de mitraillette
La plus petite embarcation.

Oh rappelle-toi, rappelle-toi
On s’est aimé dans cet abri côtier

Oh rappelle-toi, rappelle-toi
On a crié : “Vive la liberté !”

Rappelle-toi, rappelle-toi
Ne me dis pas que t’as tout oublié
Oh rappelle-toi, rappelle-toi
C’était quand tu c’était quand tu m’aimais
Oh rappelle-toi, rappelle-toi
On s’est aimé dans cet abri côtier…