J’ai confiné à l’hôpital
En compagnie du staphylo-
-coque doré qui m’a fait mal
En squattant le bas de mon dos
Il s’est niché dans mon sacrum

Pour y élever ses petits
En moins de deux il faut voir comme
Il m’a pourri

Pendant qu’le monde autour de moi
S’battait contre le corona
Moi je criais haro haro o o
Sur l’staphylo
On ne choisit pas son combat
Et le mien n’avait certes pas
L’envie d’passer à la radio o o
De faire le beau

Sur l’échelle de zéro à dix
Évaluez votre douleur
Entre cent vingt et cent vingt-six
Ça vous fait rire Docteur
J’étais nourri au goutte à goutte

Et j’ai perdu quelques kilos
Merci d’avoir mis sur ma route
Ce staphylo

Pendant qu’le monde autour de moi
Tremblait devant le corona
Dans ma p’tite chambre aseptisé é ée
Morphinisé
Je voyais la vie en couleur
Même pas peur
C’est vrai qu’il était rigolo o o
Mon staphylo

Sans un remède de cheval
Une dose massive d’antibio-
-tiques je crois que l’animal
Aurait eu raison de ma peau
Vous qui pensiez en me voyant

Que je n’avais pas bonne mine
Imaginez-moi il y a cent ans
Avant Flemming

Pendant c’temps-là autour de moi
Les gens fuyaient le corona
Comme je ne pouvais plus marcher
Chez moi j’restais
Il faut dire que mon staphylo
Me laissait en guise de cadeau
Un pied gauche tout ramollo o o
Ah mon salaud

Et en attendant le kiné-
-sithérapeuthe je faisais
Les comptes que sans la Sécu u u
Sinon j’eus dû
Les scanners et les IRM

Les prises de sang et les radios
Sans parler des quatre semaines
D’hosto

Et même si c’est pas l’corona
Qui m’a mis dans cet état-là
De ma fenêtre j’applaudis
Je dis merci
Merci au personnel soignant
A ma femme et à mes enfants
Ensemble on l’a mis KO
Mon staphylo