On appartient à la Terre, d´abord. Voir le jour près d´une rivière, d´un port, Au pied d´une montagne, Ou en pleine campagne, C´est pas le même sang qui coule dans nos corps.
On appartient aux saisons, d´abord. Arriver quand la nature s´endort Ou quand elle se réveille, Non, ce n´est pas pareil, On est un peu plus faible ou bien un peu plus fort. On appartient à la Femme, d´abord. Quels que soient notre rang, notre bord, Notaire ou poète, Avec celles qui nous font naître L´amour tisse des fils d´or. On appartient à la Musique, d´abord. Celle que joue la vie sur les mêmes accords Qu´une feuille tombe, Qu´un animal succombe, Que je m´en désintéresse, j´ai tort. On appartient au Temps qui passe, d´abord, Qui nous tient prisonniers de nos corps.
Mais nous vivrons dans la mémoire De ceux qui viendront plus tard, Pour peu qu´ils pensent à nous, encore. On appartient aux Planètes, d´abord. Leur big-bang résonne dans ma tête encore. Sur Un tel, Une telle, Elles mettent leurs grains de sel. Comme on fait notre berceau d´étoiles, on dort. On appartient à l´Idée, d´abord, Qu´on se fait de la vie, de la mort. Dieu est créé par l´homme C´est le contraire qui m´étonne A chacun son illusion, d´accord? C´est parce que l´on appartient encore A tout ce que l´on prend au dehors, Que l´on tue, que l´on transforme Pour avoir une forme. Qu´un jour ou l´autre, on subit le même sort.
On appartient à l´Amour, d´abord A celle auprès de qui l´on dort. Mais, tout n´étant qu´illusoire, Pour la petite histoire, Sans nous, que f´rait la vie, d´abord? Mais tout n´étant qu´illusoire, Gardons bien en mémoire: Sans nous, que f´rait la vie, d´abord.