D´abord, ce n´est que du silence Qui te frappe dans ton sommeil Et cette étrangère présence Te guide jusqu´à ton réveil Et tu ouvres les yeux, et tu vois la campagne
Et te voilà perdu avant que d´être heureux À tes pieds, la rivière qui vient de ces montagnes Qui se perdent si loin qu´elles se peignent en bleu Mon Amour, mon Amour
Et puis c´est l´odeur de la terre Qui monte entre l´aube et le jour Ça tient un peu de la prière Et ça rappelle aussi l´amour C´est la nature entière qui, peu à peu s´éveille La fleur qui se déride à son premier soleil C´est l´herbe qui frissonne et puis qui se relève Et derrière la brume, il fait déjà plein jour Mon Amour, mon Amour
Là-bas, c´est l´odeur de la ville Qui vient quand il fait mauvais vent Jusqu´aux portes de cet asile Comme une ébauche de tourment Là-bas, c´est la nature qui pleure sur quelques arbres Sur quelques fleurs coupées, sur quelques terrains vagues C´est là-bas que le bruit roule comme une vague Ce n´est pas dans ces lieux qu´on peut s´aimer vraiment Mon Amour, mon Amour