J´ai la méninge qui fleurit La nature m´a tout appris J´suis poète Ma fortune est bien entendu Comme un beau jardin suspendu
Dans ma tête Pas de mémoire des myosotis Souvent mon araignée en tis- -sant sa toile Fait un hamac pour ma pensée Qui de là rêvant d´odyssée Met la voile
Quand je m´embarque au grand bonheur Je peux tout dire avec des fleurs De méninge Pour étourdir la midinette Pas besoin de rose ni d´pâquerette Au smokinge Suffit pour être ensorceleur De savoir faire pousser les fleurs De méninge
Je ne cultive pas le souci Mais je me rends vite à merci Quand on cueille Les plus douces pensées d´amour Et la marguerite alentour Que j´effeuille Des fleurs poussées par ma passion J´en fais éclore sans aversion Sur l´bitume Tout un parterre enjuponné De belles de nuits dès que le né- -on s´allume
Quand je joue au bel oiseleur Je peux tout prendre avec des fleurs De méninge Pour m´en aller conter fleurette Pas besoin de rose ni d´pâquerette
Au dancinge Suffit pour ce gentil labeur De savoir faire pousser les fleurs De méninge
Je pense trop et je suis trop beau Pour faire de vieux os de barbeau Je m´en flatte Tranquille j´attends qu´un voyou Comme pour me guérir du mildiou Me sulfate Ou bien qu´on me plante au surin Sur le ventre un joli jardin Qu´on m´vaccine Bref qu´on m´envoie sans mon faire-part Grignoter les pissenlits par La racine
Quand je m´embarqu´rai pour ailleurs Tout sera dit en quelques fleurs De méninge Pour m´en aller aux oubliettes Pas besoin d´rose ni d´pâquerette Ni d´meetinge Pas besoin non plus d´orchidées Mais d´un simple bouquet d´idées Suffira d´verser quelques pleurs Pour arroser vos propres fleurs De méninge