Je venais de me réveiller Quand j´entendis mon oreiller Me murmurer avec tristesse "Tu m´abandonnes chaque jour Pour aller vers d´autres amours
D´autres plaisirs, d´autres ivresses Reste avec moi encore un peu On s´entend si bien tous les deux Pourquoi partir quand rien ne presse ? Je t´enseignerai les vertus De ce péché si répandu Mais toujours trahi : la Paresse
Celui qui aime à ne rien faire N´ira jamais faire la guerre C´est fatigant et dangereux Jamais il ne sera tenté Par l´existence survoltée D´un monde dur et laborieux Il ne connaît ni dieu ni maître Pour interdire ou lui permettre De vivre sans collier ni laisse Il sait surtout se garder libre
Dans l´harmonie et l´équilibre De sa complice, la Paresse"
J´écoutai cette voix amie Et aussitôt me rendormis Bercé par ces tendres paroles Et je me retrouvai soudain Au milieu d´un joli jardin Fleuri des fleurs les plus frivoles Un jardinier vint m´accueillir Avec un lumineux sourire Et le regard plein de sagesse Il me dit "Tu es arrivé Au pays dont tu as rêvé Le royaume de la Paresse" La Paresse