Je voudrais rendre grâce à celui qui, peut-être A été mon premier et mon unique maître Un philosophe mort voici quelques décades Mort de son propre choix, ni trop vieux, ni malade
Il n´était pas de ceux qui entrent dans l´Histoire Nous sommes peu nombreux à servir sa mémoire Il ne se posait pas en saint ou en prophète Mais cherchait avant nous le bonheur et la fête
Il rêvait d´une vie que l´on prend par la taille Sans avoir à la gagner comme une bataille Il disait que la Terre était pleine de fruits Et de pain et d´amour et que c´était gratuit
Il parlait de ne plus jamais plier l´échine Ni de se prosterner devant une machine Il souhaitait pour les générations futures De ne souffrir jamais d´aucune courbature
Sans vouloir enseigner, sa parole était claire
En cela peut-être elle est révolutionnaire Je voudrais rendre grâce à ce maître en sagesse Qui ne nous arrivait ni d´Orient ni de Grèce
Je voudrais rendre grâce à ce maître en sagesse Qui ne demandait que le droit à la paresse