đŸ’ƒđŸŽ€ Paroles de chanson Française et Internationnales đŸŽ€đŸ’ƒ

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Artiste : Georges Rodenbach
Titre : Cellules et salons
Au Docteur Van Weddingen.

Dans les salons de fĂȘte et par les joyeux soirs
J’ai songĂ© bien des fois aux religieux mystiques

Portant leur propre deuil dans leurs longs manteaux noirs,
Et j’ai senti pour eux des pitiĂ©s sympathiques
Dans les salons de fĂȘte et par les joyeux soirs !

Tandis qu’ils font monter leurs hymnes suppliantes,
Nous dansons dans le bruit chantant des violons,
Serrant les corps nerveux et les tailles pliantes
Des femmes dont le rire éclaire les salons,
Tandis qu’ils font monter leurs hymnes suppliantes !

Ils épuisent leur force aux mornes voluptés
De contempler la croix oĂč JĂ©sus-Christ se livre
Et leur tend dans la nuit ses bras ensanglantés
Sous les rayons blafards de leurs lampes de cuivre,

Ils épuisent leur force aux mornes voluptés !

Nous regardons passer des profils blonds et roses
Riant dans les miroirs comme dans des étangs ;
Eux cherchent Jésus-Christ dans les apothéoses
Des vitraux, que la lune éclaire par instants ;
Nous regardons passer des profils blonds et roses.

Ils ont vidé leurs coeurs pour y faire entrer Dieu,
Et dans leur petit temple aux couleurs nuancées
Ils ornent les autels oĂč luit la lampe en feu,
Au lieu que nous parons nos douces fiancées,
Ils ont vidé leurs coeurs pour y faire entrer Dieu !

Peut-ĂȘtre empĂȘchent-ils que l’orage n’éclate :

Ils sont les matelots et nous les passagers ;
Vers l’éternitĂ© sombre ils poussent la frĂ©gate,
Pendant que nous chantons conjurant les dangers ;
Peut-ĂȘtre empĂȘchent-ils que l’orage n’éclate !