đŸ’ƒđŸŽ€ Paroles de chanson Française et Internationnales đŸŽ€đŸ’ƒ

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Artiste : Georges Rodenbach
Titre : Cloches
I

Le dimanche, attristé de cloches, remémore
Les bonheurs espĂ©rĂ©s et qu’on aura pas eus,
Les bonheurs dont, enfant, on parlait à Jésus

Dans l’église aux vitraux roses comme une aurore !
Car les cloches, avec leurs puériles voix,
Et leur cheminement qui trĂ©buche si frĂȘle,
- On dirait par moment d’une Ăąme qui se fĂȘle ! ?
Sont les rĂȘves et les dĂ©sirs de l’Autrefois,
Tant d’espoirs qu’on avait, tant de jeunes pensĂ©es,
Trop de tendres pour la vie et qui n’ont pas grandi,
Cloches, dÚs leur jeunesse, à la mort fiancées
Et qu’on revoit dans cette fin d’aprùs-midi
Et qui s’en vont en cette fin d’un long dimanche
Finir parmi le Lune ouvrant sa tombe blanche.

II

Certains matins pascals, quand le ciel est d’azur,
- O cet azur d’avril qui n’est pas encore sĂ»r ! ?
Les cloches font songer Ă  des Communiantes
Dans des robes de mousseline anémiantes,
Dont la blancheur bouffante alanguirait le pas ;
Cloches de puretĂ© qui s’éloignent, lĂ -bas,
Infantes de Jésus qui lui sont fiancées,
Cloches en des ampleurs de jupes balancées
Dont on suit dans le vent le rythmique départ
Au delĂ  de la vie, Ă  travers le brouillard
Qui se déroule en beaux linges de Sainte Table
Et voici qu’on croirait dans l’aube dĂ©lectable,
Dont la mysticitĂ© s’apparie Ă  la leur,
Les voix s’agglomĂ©rer en robes de pĂąleur,

O cloches cheminant, si douces et cĂąlines
Qu’elles semblent vraiment faites de mousselines !

1892