đđ€ Paroles de chanson Française et Internationnales đ€đ
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Morne lâaprĂšs midi des dimanches, lâhiver, Dans lâassoupissement des villes de province, OĂč quelque girouette inconsolable grince Seule, au sommet des toits, comme un oiseau de fer ! Il flotte dans le vent on ne sait quelle angoisse ! De trĂšs rares passants sâen vont sur les trottoirs : PrĂȘtres, femmes du peuple en grands capuchons noirs, BĂ©guines revenant des saluts de paroisse Des visages de femme ennuyĂ©s sont collĂ©s Aux carreaux, contemplant le vide et le silence, Et quelques maigres fleurs, dans une somnolence, AchĂšvent de mourir sur les chĂąssis voilĂ©s. Et par lâĂ©cartement des rideaux des fenĂȘtres, Dans les salons des grands hĂŽtels patriciens On peut voir, sur des fonds de gobelins anciens, Dans de vieux cadres dâor, les portraits des ancĂȘtres, En fraise de dentelle, en pourpoint de velours, Avec leur blason peint dans un coin de la toile, Qui regardent au loin sâallumer une Ă©toile Et la ville dormir dans des silences lourds. Et tous ces vieux hĂŽtels sont vides et sont ternes ; Le moyen Ăąge mort se rĂ©fugie en eux ; Câest ainsi que, le soir, le soleil lumineux Se rĂ©fugie aussi dans les tristes lanternes. O lanternes, gardant le souvenir du feu Le souvenir de la lumiĂšre disparue, Si tristes dans le vide et le deuil de la rue Quâelles semblent brĂ»ler pour le convoi dâun Dieu ! Et voici que soudain les cloches agitĂ©es Ăbranlent le Beffroi debout dans son orgueil, Et leurs sons, lourds dâairain, sur la ville au cercueil Descendent lentement comme des pelletĂ©es !