Douleur dâavoir appris la vie, De ne plus croire Ă rien des choses quâon rĂȘva, Et de ne plus savoir vers quel soleil on va Sur la pente quâon a gravie.
Douleur dans les jardins, le soir, Quand elles vont rĂȘvant Ă leurs amours prochaines Et que leur Ăąme en fleur monte Ă travers les chĂȘnes Avec des parfums dâencensoir.
Douleur de se sentir indigne Et quâau lac de son coeur sali, bourbeux, obscur, Jamais ne flottera, dans des frissons dâazur, Lâinnocence dâun pareil cygne !
Oh ! soi-mĂȘme redevenir Lâhomme candide et bon de son adolescence, Et, rentrant dans son coeur comme aprĂšs une absence, Recommencer son avenir !