💃🎤 Paroles de chanson Française et Internationnales 🎤💃
Recherche : GO
Liste de Favoris
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Ajouter aux Favoris Titre : Petit-Pierre
À Jules Bailly. I C’étaient vraiment des gens heureux. Ils étaient trois : Le père, adroit maçon parmi les plus adroits ; La mère, brave femme à peu prés du même âge, Qui travaillait en ville et soignait son ménage ; Enfin, pour compléter ce doux intérieur, Un garçon, un unique enfant frais et rieur, Que la famille avait appelé Petit-Pierre. Leur maisonnette, avec un haut trottoir de pierre, S’élevait dans le fond d’un faubourg populeux : La cuisine, aux murs blancs bordés de filets bleus, Avait la propreté des fermes de Hollande. Un sable fin, pareil à celui d’une lande, Recouvrait les carreaux de dessins arrondis ; Le feu, pour le dîner, flambait tous les midis, Et sur la cheminée, où luisait la vaisselle, Les plats d’étain, frappés d’une rouge étincelle, Ressemblaient à distance à des soleils couchants. Mais ce qui ranimait la lumière et les chants De ce foyer tout plein de gaîté journalière, C’est l’oiseau qu’enfermait cette étroite volière, C’est le petit garçon, frais comme un chérubin, Qui donnait son sourire en paîment de son pain. Il était déjà presque à sa neuvième année ; Il fréquentait l’école, et chaque matinée, De peur d’être en retard partant beaucoup trop tôt, On le voyait passer en petit paletot, Répétant sa leçon à mi-voix sur la place, Et tenant sous son bras, tout fier d’aller en classe, Ses cahiers maintenus dans deux planches de bois. L’enfant étudiait comme un fils de bourgeois : Il savait déjà lire, il savait même écrire, Et son maître faisait un amical sourire En voyant ses devoirs toujours bien expliqués. C’est lui qui répétait les calculs compliqués Sur les grands tableaux noirs pendus à la muraille ; Et tous les écoliers, sans avoir l’air qui raille, Les coudes sur le banc, recueillaient ses leçons. Le soir, il revenait, le coeur plein de chansons, Mettait une autre blouse, et mangeait quelques tranches De pain blanc, en cherchant sur chacune des planches Le petit plat friand gardé pour son retour. Puis après les devoirs, les jeux avaient leur tour : Il oubliait alors concours, chiffres, grammaire, Courait avec son chien, sortait avec sa mère, Souriait aux enfants tapageurs du faubourg Qui jouaient aux soldats, précédés d’un tambour ; Empêchait les garçons et les petites filles De gêner ses amis qui s’amusaient aux billes Jusqu’à l’heure où la nuit noircissant l’horizon, Lassés, les fit rentrer chacun dans leur maison. Lorsqu’ils avaient soupe dans la cuisine basse, Petit-Pierre prenait un livre de la classe Et, feuilletant la table afin de faire un choix, Lisait une touchante histoire à haute voix. Les parents rayonnaient ! Ils respiraient à peine Et n’osaient pas bouger, craignant de faire peine Au lecteur susceptible assis au milieu d’eux. Quand l’enfant terminait, il disait à tous deux. : Pourquoi ne pas venir, vous autres, à l’école ? Moi, je veux vous apprendre à lire ! Une auréole, Descendait de la lampe attachée au plafond Sur l’enfant qui, naïf, venait d’être profond, Et la mère riait : Donne-moi des lunettes ! Car ces lettres vraiment sont pour moi trop peu nettes ; Ils vieillissent, nos yeux ! Mais l’enfant s’obstinait. C’est bien simple, épelons d’abord Puis il prenait La grosse main du père et le forçait à suivre Pour redire après lui les syllabes du livre. O le petit apôtre et le maître charmant ! Ce n’était pas toujours ses parents seulement Qu’il s’efforçait d’instruire en sa candeur naïve, Mais partout s’étendait sa sainte tentative : . Écrivant, - sans jamais accepter de profits,