đđ€ Paroles de chanson Française et Internationnales đ€đ
Recherche : GO
Liste de Favoris
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Ajouter aux Favoris Titre : Promenade
Combien mĂ©lancolique Ă©tait la promenade Trois par trois, en automne, aux fins dâaprĂšs-midi, Lorsque nous traversions un faubourg engourdi OĂč sortait des maisons pauvres une odeur fade. En longue file noire et morne, nous allions Comme enrĂ©gimentĂ©s et nous parlant Ă peine A travers la banlieue isolĂ©e et malsaine Ecoutant dans le soir mourir les carillons. Nous subissions dĂ©jĂ le coudoiement hostile Des compagnons mĂ©chants qui nous faisaient souffrir : Car ce sont les plus doux quâon sâacharne Ă meurtrir. Les plus inoffensifs des oiseaux quâon mutile. Nous marchions vers les champs comme des orphelins. Sans jouer, sans pouvoir cueillir des fleurs aux berges ; Quelques orgues pleuraient au loin dans des auberges Et le ciel sâendeuillait aux ailes des moulins. Parfois des paysans, au bord dâun prĂ© quâon fauche, Tristes en nous voyant lâallure dans le vent Des troupeaux rĂ©signĂ©s quâun chien pousse en avant, Nous tiraient leur bonnet avec un geste gauche. Mais quand nous rentrions en ville, aux soirs tombants, Si nous croisions le long des murs percĂ©s de grilles Un long pensionnat de pĂąles jeunes filles Portant des chapeaux ronds sans fleurs et sans rubans, Et si lâune aux yeux clairs avec un fin corsage OĂč des seins nouveau-nĂ©s suspendaient leurs fardeaux, Avec des cheveux blonds long-tressĂ©s sur le dos, Si lâune avait souri doucement au passage, Le rĂȘve Ă©tait exquis ! et, rentrĂ©s au dortoir, - La mĂ©moire des yeux nous aidant la pensĂ©e CâĂ©tait quelque lointaine et vague fiancĂ©e, Et nous nous endormions, lâayant aimĂ©e un soir !