Savoir qu’on sera lu par les yeux doux des femmes Et qu’elles presseront, pendant les soirs d’hiver,
Votre livre imprégné d’un rayon tiède et clair Qui venant droit du coeur ira droit vers les âmes.
Et savoir qu’au contact de vos vers pleins de flammes Un frisson sensuel glissera sur leur chair, Et que, vous évoquant comme un inconnu cher, Elles vous béniront dans leurs épithalames !
Et savoir qu’au printemps, sous les branches des bois, Elles tiendront encor vos pages dans leurs doigts Qu’enserre élégamment le cercle d’or des bagues ;
Et qu’assises sur l’herbe, au rebord des fossés,
Elles prendront leur part de vos tristesses vagues Et vous rendront les pleurs que vous avez versés !