T´as pas lavé tes mains. Qu´est-ce que t´as, t´as pas faim ? T´as pas embrassé ta mère, t´as pas salué ton père, Dis à ton frère qu´il arrête de faire couler tant d´eau.
On peut toujours causer, On peut toujours d´mander. T´écoutes pas, ne réponds pas ou bien réponds comm´ ça à côté Toujours la tête de l´aut´ côté,
(De l´aut´ côté De l´aut´ côté De l´aut´ côté D´la rivière.)
T´as pas fini d´souper. T´as l´feu à tes souliers ? Bon tu sors, mets au moins ton manteau, pis´ cout´moi, ça saign´ra si tu vas regarder d´l´aut´ côté,
(De l´aut´ côté De l´aut´ côté De l´aut´ côté D´la rivière.)
Y a des moments, vraiment, Où j´le frapperais, c´t´enfant. Il s´lèv´ matin, travaille, ramène sa paye, Pas d´femell´, pas d´alcool, mais cet´ Bon Dieu d´idée de passer
(De l´aut´ côté De l´aut´ côté De l´aut´ côté D´la rivière.)
A c´qu´il croit, y a que des sam´dis là-bas. C´qu´il croit, y a des maisons bleues là-bas
Et puis p´têt´ la fill´ du roi qu´attend, Qu´attend quoi ? A c´qui croit, on est des lourdauds chez nous. C´qu´il croit, on rêve en sabots chez nous Et puis qu´il est trop Monsieur pour nous, et puis...
Je me fais du souci. J´ai eu quinze ans aussi Et j´y ai bu aussi à cet´ Bon Dieu d´rivière Qu´en a tellement bouffé des p´tits gars Qu´ont voulu traverser... traverser...
La mère, on va s´coucher Ou, p´têt´ un p´tit café Car commm´ j´te vois v´nir toi, Je sais que tu vas pleurnailler tant qu´il s´ra pas là-haut
à dormir tranquille.
N´empêch´ qu´un soir, s´en ira. C´est comm´ ça, c´est mon fils. Il pass´ra là où j´aurais dû passer
De l´aut´ côté, du bon côté, De son côté d´la rivière.
Paroles: Maurice Vidalin. Musique: Gilbert Bécaud 1968