Un jour j´ai quitté mon village Pour la ville, et en arrivant J´ai cru qu´une main de géant Venait de frapper mon visage
La ville dansait à mes yeux Comme un ballet exceptionnel Réglé par les forces du ciel Animé par le feu de Dieu, feu de Dieu
De la terre semblaient jaillir Les accords d´une symphonie Composée de sons et de bruits De larmes, de cris et de rires
Et des feux rouges, jaunes et verts S´allumaient pour réglementer La marche plus ou moins pressée De tout un monde bariolé
Des uniformes battaient la mesure avec un bâton blanc Dirigeant le grand trafic de cette masse en mouvement
Ce monstre gris à mille bouches appelé métropolitain Semblait happer ou rejeter l´immense flot humain
Je pensais attention, attention, La ville est une étrange dame Dont le cœur à le goût du drame Elle est sans feu, elle est sans âme Elle est comme un gouffre sans fond
Et je restais émerveillé De ce que j´avais découvert Coeur battant, les yeux grands ouverts Avec l´impression de rêver, éveillé
Sans savoir que je pénétrais Dans le temple des illusions Entraîné dans un tourbillon
Insensé
Quand dans la houle incessante De la foule puissante Une fille avec un teint de plâtre m´a dit, Viens, toi qui porte en ton cœur Les eaux fortes d´ailleurs Sans regrets entre dans mon théâtre
Moi dans l´atroce cohue Comme un gosse perdu Croyant que c´était ma providence
Je l´ai suivie tout le jour Mais dans ma nuit d´amour Elle a ri, elle a ri, elle a ri
Attention, attention, la ville est une étrange dame
Dont le coeur a le goût du drame Elle est sans feu, elle est sans âme Elle a brisé mes illusions
Adieu, ma ville au cœur cruel Faux paradis pour malheureux Qui me jetait la poudre aux yeux Pour m´empêcher de voir le ciel, réel
Et dans le froid du petit jour Si je repars désemparé C´est dans l´espoir de retrouver Ma maison Mon soleil Mes amis Mes amours