Autant le temps me presse, autant le temps me pèse Un soir d´automne en moi ne s´en va qu´à demi Et je n´ai plus d´amour et je n´ai plus d´ami Soudain qui ne me soit pluie et vent et falaise
Mes lointains voyageurs, nous nous sommes perdus Quand j´allais vous nommer, vous sommer de me suivre Retrouvez-vous mon nom dans le gel et le givre Où je vous ai laissés comme un jeu défendu?
Ce jeu d´hier auquel on voit que je me livre Autant le temps me donne, autant le temps me prive Et chacun de mes cris est un pas que je perds Aux chemins du retour qui mènent vers la mer Où le martin-pêcheur et le cormoran vivent
Mettez ma tête à prix et demandez de l´or J´ai vendu mes couleurs, j´ai vendu vos grisailles On me reconnaîtra par la cendre et la paille
Qui s´envolent de moi au moindre vent du nord
Et j´en suis courbatu comme quand on travaille
Autant le temps me dure, autant le temps vous dure Encore une chanson qui vous appartenait Encore un que je tue et qui se reconnaît Encore trois bateaux pour croire à l´aventure
Et j´arrive en morceaux mais content d´arriver Celui qui me vendit m´achète, me répare Vienne ce temps menteur, vienne ce temps avare Que je m´éloigne assez de moi pour vous trouver
Attendez les grands froids pour fermer les amarres