J´ai un pays à creuser, à construire J´ai un jardin à planter dans l´hiver Il est trop froid à chauffer, je le brûle Il est trop long à trouver, je le perds
J´ai du béton, du verre et puis du fer Pour élever au milieu d´un village Un cinquantième, un soixantième étage Sans mettre l´herbe et la cour à l´envers Sans mettre l´herbe et la cour à l´envers J´ai à poser dans mon avant-midi L´eau, la chaleur, le courant, la lumière À remuer l´eau et l´air et la terre Je finirai par me faire un pays Je finirai par me faire un pays J´ai un pays à creuser, à construire J´ai un été à poser sur la mer Il est trop grand à chanter, je le crie Il est trop long à trouver, je le perds
J´ai des chemins qui connaissent mon pied J´ai des planchers qui connaissent ma gigue Trente rivières au bout de ma fatigue
Trois fois le nord au bout de mon soulier Trois fois le nord au bout de mon soulier Tous les matins, chantiers, route et bureau
Vingt fois cinquante et quatre-vingts fois mille À cent villages on peut faire une ville À trois marins naviguer le bateau À trois marins naviguer le bateau
J´ai un pays à mener, à conduire Entre l´argent, le pétrole et l´amour Il est trop grand à chanter, je le crie Il est trop long à marcher, je le cours