L´arbre du temps n´est pas le hêtre Il perd ses jours au moindre vent Chaque matin le voit renaître Et chaque soir mourir autant Sous les regards de ma fenêtre
Il mêle octobre à mon printemps Qu´il neige, et l´on verra peut-être Les nids perdus depuis cent ans Le vent d´amour les a fait naître Le vent d´hiver n´est que le vent Toujours debout comme un grand-prêtre Il a le cœur d´un trafiquant Il n´en finit plus de promettre Et ce qu´il donne, il le reprend Silencieux comme le traître Sous les habits du confident Le temps, le temps reste le maître Des rois, des fous, des présidents L´arbre qu´il est m´a fait connaître Que je perds tout ce que je vends
Pour retracer de mes ancêtres J´ai changé d´arbre à tout venant
Mais l´enfant que je rêvais d´être Fait son jeu de grimper dedans Tout voir de haut puis disparaître Au moindre nuage imprudent Je suis la feuille, aussi la lettre Au bec de mon vieux cerf-volant Attendre c´est un jeu d´ancêtre Et grimper c´est un jeu d´enfant
L´arbre du temps n´est pas le hêtre Il perd mes jours au moindre vent