Mon pays, c´est une fenêtre Au bord de laquelle un enfant Observe les saisons renaître Et sur dehors couler le temps Et sur dehors couler le temps
Mon pays dort dans sa fenêtre
Mon pays, c´est toute une ville Dans laquelle des jeunes gens Font de leur bel ennui mobile Pousser l´herbe dans le ciment Pousser l´herbe dans le ciment Mon pays, c´est aussi la ville Mon pays, c´est une province Qui vient de lever son jupon Et qui cherche le petit prince Qui lui ferait passer le pont Qui lui fera passer le pont Mon pays demeure en province
Mon pays, c´est une planète Dont les vieillards n´ont plus le temps De voir venir dans leur lunette
Le beau déluge des enfants Le beau déluge des enfants Qui doucement font place nette
Une planète à reconnaître C´est un tout petit pois sans poids Que sur le bord d´une fenêtre Un enfant fait tourner du doigt Un enfant fait tourner du doigt Un enfant, un homme ou… peut-être
Je ne sais quel Maître, quel Être Je ne sais Qui, je ne sais Quoi Qui me voit naître et disparaître Et qui s´entête à rester coi Et qui s´entête à rester coi À des milliards de kilomètres À des milliards de kilomètres