Quand la tendresse vient faire un peu de ménage Dans le cœur que l´amour laisse tout à l´envers Il ne faut surtout pas lui demander son âge Et la laisser finir de préparer l´hiver
On ne saurait l´attendre ou l´entendre à la porte Elle habitait chez nous depuis nul ne sait quand Attentive et muette, attendant que soient mortes Les feuilles de l´été et le jardin vacant
Puis, sans savoir pourquoi, on ouvre les persiennes Aux feux inespérés du recommencement On effleure partout des mains, ce sont les siennes Occupées à ranger des morceaux de serment C´est une femme douce et qui donne lumière À tout ce qu´elle touche au fil d´un doigt discret Qui ne sera jamais seconde ni première Mais qui sera toujours complice d´un secret
Quand elle aura fini de ranger nos orages Ayant laissé partout trace de son vrai nom Quand nous l´auront laissée habiter nos parages Cette ombre éclatera comme un soleil de fond
Et tu seras première à vouloir que paraisse La douce et vieille amie qu´on appelait l´amour Qu´elle était frêle, alors, et jeune, la tendresse Chanteront les miroirs et les yeux tour à tour
Qu´elle était jeune, alors, et frêle, la tendresse