Sur la vitre des automnes Je dessine des printemps Je travaille à contretemps Mais jamais je n´abandonne
Un peu d´herbe et d´hirondelle Une marguerite au vent M´ont fait croire très souvent Que je me souvenais d´elle
Je fais voile sans mâture Je me chauffe de froidure Et me loge au mauvais temps Sachez combien je me lasse Et combien je vous attends À toujours changer de place
Vous qui passez sans parole Mais dont je connais le pas Je ne vous demande pas De retourner à l´école
Petite saison lointaine
Où je sais que l´on apprend À garder avec le rang Le silence des fontaines
Si vous ne voulez rien dire Ne rien faire ni sourire Mourez de moi quelque part
Et pour peu que je m´y presse Le moindre de vos départs Parlera de ma jeunesse
Mais mes automnes de verre Et mes printemps de papier M´auront fait tout gaspiller Passerose et primevère Tel arbre change de robe Qui ne change pas de nom
Des pays à l´horizon Se dérobent, se dérobent
Un jour de neige, un de pluie Un de soleil que j´oublie Et des visages s´en vont
À tant creuser mon enfance Je m´y suis cogné au fond Sur la pierre du silence