Vos mains qui sont tout près et pourtant si lointaines Vos mains que vous posiez sur la vitre du temps Sont venues ce matin causer avec les miennes Quand s´en sont retournées mon cœur était dedans
Vos mains qui sont tout près et pourtant si lointaines
Vos yeux me sont restés d´une seconde à peine Ayant croisé les miens comme on se croise en mer Quand on est un navire au vent qui se déchaîne Et quand on est une île et que le temps se perd Vos yeux me sont restés d´une seconde à peine Vos pieds de pas légers depuis peu se promènent À précéder les miens sur mes chemins perdus Je demande où je vais à l´eau de la fontaine L´eau coule un peu plus vive et n´a point répondu Vos pieds de pas légers depuis peu se promènent
Vos lèvres font des mots qui jamais ne me viennent Et je ne saurai point comment vous me nommez
En ce monde inconnu qui goûte votre haleine Et vos mains et vos yeux que voici refermés Vos lèvres font des mots qui jamais ne me viennent
Je ne vous connais point châtelaine ni reine Je ne vous connais point dans la soie et dans l´or Je vous connais hiver au soleil et en laine Je vous connais saison à l´ancre dans le port Je vais pour vous rêver à l´envers des semaines