Ah ! Qu´il est lamentable le sort des matelots Ils mangent des gourganes, ils boivent que de l´eau Ils font triste figure quand ils n´ont pas d´argent
Ils couchent sur la dure comme les pauvres gens
le dimanche et les fêtes, il leur faut travailler Comme des bêtes féroces qui sont dans les forêts Un sale quartier-maître leur dit "dépêchez vous, Les forçats de Cayenne sont plus heureux que nous"
Et vous belles fillettes qui avez des amants Là-bas dans la marine à bord des bâtiments Soyez leurs y fidèle, gardez leurs-y vos coeurs A ces marins, peuchère qui z-ont tant de malheurs
Et si je me marie et que j´aye des enfants
J´y briserai les membres avant qu´y soyent grands Je ferai mon possible pour y gagner leur pain Le restant de ma vie pour qu´y soyent pas marins