Qu´en est-il de ces heures troubles et désabusées Où les dieux impuissants fixent l´humanité ? Où les diet nazies s´installent au Pentagone Où Marilyn revêt son treillis d´Antigone ?
On n´en finit jamais d´écrire la même chanson Avec les mêmes discours les mêmes connotations On n´en finit jamais de rejouer Guignol Chez les Torquemadas chez les Savonaroles
Qui donc pourra faire taire les grondements de maitre Les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ? Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
Lassé de grimacer sur l´écran des vigiles Je revisite l´Enfer de Dante et de Virgile Je chante des cantiques mes caliquets barbares A des poupées Barbie barbouillées de brouillard C´est l´heure où les esprits dansent le pogo nuptial
L´heure où mes vieux kapos changent ma pile corticale C´est l´heure où les morts pleurent sous leur dalle de granit Lorsque leur double astral percute un satellite
Qui donc pourra faire taire les grondements de maitre Les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ? Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
Crucifixion avec la Vierge et dix-sept saints Fra Angelico met des larmes dans mon vin La piété phagocyte mes prières et mes gammes Quand mes tarots s´enflamment sur la treizième lame
On meurt tous de stupeur et de bonheur tragique Au cœur de nos centrales de rêves analgésiques On joue les trapézistes de l´antimatière Cherchant des étoiles noires au fond de nos déserts
Qui donc pourra faire taire les grondements de maitre Les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ? Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
Je dérègle mes sens et j´affûte ma schizo Vous est un autre "Je" et j´aime jouer mélo Anéantissement tranquille et délicieux Dans un décor d´absinthe aux tableaux véroleux Memento remember je tremble et me souviens
Des moments familiers des labos clandestins Où le vieil alchimiste me répétait tout bas : « Si tu veux pas noircir, tu ne blanchiras pas »
Qui donc pourra faire taire les grondements de maitre Les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ? Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?
Je calcule mes efforts et mesure la distance Qui me reste à blêmir avant ma transhumance Je fais des inventaires dans mon Pandémonium Cerveau sous cellophane coeur dans l´aluminium J´écoute la nuit danser derrière les persiennes Les grillons résonner dans ma mémoire indienne
Et j´attends le zippo du diable pour cramer La toile d´araignée où mon âme est piégée
Qui donc pourra faire taire les grondements de maitre Les hurlements furieux de la nuit dans nos têtes ? Qui donc pourra faire taire les grondements de bête ?