Elle m´envoie des cartes postales de son asile, M´annonçant la nouvelle de son dernier combat. Elle me dit que la nuit l´a rendue trop fragile Et qu´elle veut plus ramer pour d´autres Guernica Et moi je lis ses lettres le soir dans la tempête,
En buvant des cafés dans les stations-service Et je calcule en moi le poids de sa défaite Et je mesure le temps qui nous apoplexie Et je me dis "stop !" Mais je remonte mon col, j´appuie sur le starter Et je vais voir ailleurs, encore plus loin ailleurs...
Et je croise des vieillards qui font la sentinelle Et me demandent si j´ai pas des cachous pour la nuit. Je balance mes buvards et tire sur la ficelle Pour appeler le dément qui inventa l´ennui Et je promène son masque au fond de mes sacoches Avec le négatif de nos photos futures. Je mendie l´oxygène aux sorties des cinoches Et je vends des compresseurs à mes ladies-bromure
Et je me dis "stop !" Mais je remonte mon col, j´appuie sur le starter Et je vais voir ailleurs, encore plus loin ailleurs...
Il est bientôt minuit mais je fais beaucoup plus jeune. Je piaffe et m´impatiente au fond des starting-blocks. Je m´arrête pour mater mes corbeaux qui déjeunent Et mes fleurs qui se tordent sous les électrochocs Et j´imagine le rire de toutes nos cellules mortes Quand on se tape la bascule en gommant nos années. J´ai gardé mon turbo pour défoncer les portes
Mais parfois il me reste que les violons pour pleurer Et je me dis "stop !" Mais je remonte mon col, j´appuie sur le starter Et je vais voir ailleurs, encore plus loin ailleurs...
Elle m´envoie des cartes postales de son asile, M´annonçant la nouvelle de son dernier combat. Elle me dit que la nuit l´a rendue trop fragile Et qu´elle veut plus ramer pour d´autres Guernica