Dans la clarté morne et glaciale D´un ténébreux soleil d´hiver, Tu te blottis comme un animal Sous les tôles rouillées d´une Chrysler. Entre une laverie automatique
En train de cramer et un bunker, Y a plus grand-chose de magnétique Sur la bande son de ton flipper. Les gens tristement quotidiens Dans leur normalité baveuse Traînent leur futur d´euro-pingouins Au bout d´leurs graisses albumineuses Et toi tu ne sais plus où aller, De cul de sac en voie sans issue. T´as juste appris à éviter Les snipers et les tirs d´obus. L´horreur est humaine, clinique et banale, Enfant de la haine, enfant de la peur. L´horreur est humaine, médico-légale, Enfant de la haine, que ta joie demeure ! Sous les regards torves et nighteux, Des cyborgs aux circuits moisis, Les cerveaux devenus poreux
S´en retournent à la barbarie Et tu traînes tes tendres années D´incertitude et d´impuissance. Parfois tu rêves de t´envoler, De mourir par inadvertance. L´horreur est humaine, clinique et banale, Enfant de la haine, enfant de la peur. L´horreur est humaine, médico-légale, Enfant de la haine, que ta joie demeure ! Dans les dédales vertigineux Et séculaires de ta mémoire Tu froisses un vieux cahier poisseux Plein de formules d´algèbre noire À quoi peut ressembler ton spleen Ton désespoir et ton chagrin Vus d´une des étoiles anonymes De la constellation du chien L´horreur est humaine, clinique et banale
Enfant de la haine, enfant de la peur L´horreur est humaine, médico-légale Enfant de la haine, que ta joie demeure !