Clown masqué décryptant les arcanes de la nuit Dans les eaux troubles & noires des amours-commando Tu croises des regards alourdis par l´oubli! & des ombres affolées sous la terreur des mots
Toi qui voulait baiser la terre dans son ghetto Tu en reviens meurtri, vidé par sa violence & tu fuis ce vieux monstre à l´écaille indigo Comme on fuit les cauchemars souterrains de l´enfance De crise en délirium ; de fièvre en mélodrame Franchissant la frontière aux fresques nécrophiles Tu cherches dans les cercles où se perdent les âmes Les amants fous, maudits, couchés sur le grésil & dans le froid torride des heures écartelées Tu retranscris l´enfer sur la braise de tes gammes Fier de ton déshonneur de poète estropié Tu jouis comme un phénix ivre-mort sous les flammes Puis en busard blessé cerné par les corbeaux Tu remontes vers l´azur, flashant de mille éclats
& malgré les brûlures qui t´écorchent la peau Tu fixes dans les brumes : Terra Prohibida Doux chaman en exil, interdit de sabbat Tu pressens de là-haut les fastes à venir Comme cette odeur de mort qui précède les combats & marque le début des vocations martyres Mais loin de ces orages, vibrant de solitude T´inventes un labyrinthe aux couleurs d´arc-en-ciel & tu t´en vas couler tes flots d´incertitude Dans la bleue transparence d´un soleil torrentiel Vois la fille océane des vagues providentielles Qui t´appelle dans le vert des cathédrales marines C´est une fille albatros, ta petite sœur jumelle