On voit une trainée d´alcool qui part d´un banc dans une gare de bus La fierté dure qu´un temps, ça fait un bail qu´on la regarde plus Son sort elle le mérite, y a pas d´fumée sans feu
"Quand on veut on peut", ouais c´est c´que disent tous les chanceux Roi de la basse cour, ceux qui donnent rien, qui tournent la tête comme des putains Pourtant ils courent, pour payer le café de leur n+1 L´air déçu, regard perdu, c´est l´ouverture faut qu´elle dégage Que veut-tu ? Elle a pas d´toit, donc son sommeil est illégal Elle a pas l´droit d´être là, ni nulle part d´ailleurs Une voix d´râleuse, ses coups d´chance sont en r´tard, elle s´écoute sans qu´il parte à l´heure Y a plus d´un tour dans son panier, mais elle a peur quand elle s´isole Elle doit marcher accompagnée, la rue est dure pour une fille seule
À force de naviguer, fatiguée, les traits tout tirés Y a que des faux sourires, le décor tourne comme un tourniquet À force de naviguer, elle a prié, croit qu´elle a tout pigé C´est l´histoire d´une fille qui, dans sa vie, s´est oubliée
Oubliettes, ceux qui plongent entièrement Oubliettes, qu´auront personne à leur enterrement Âmes échouées qui regardent passer les navires Qu´on traite de fou, qu´ont l´impression d´être sain d´esprit dans un asile Oubliettes, sur la photo, ils sont dans l´fond Oubliettes, c´est les sans-fric, c´est les sans-voix, c´est les sans-noms
Les âmes échouées qui regardent passer les navires Qu´on traite de fou, qu´ont l´impression d´être sain d´esprit dans un asile
Encore une trainée d´alcool qui part d´un banc dans une gare de bus Un jeune qui parle tout seul, un flash mis dans la poche du par-dessus C´est plus la peine, il a pas la tête de l´employé On veut pas d´lui en soirée, un jeune artiste sans foyer Il connaitra jamais l´succès, pourtant il est doué En mal d´aimer, trop éméché, sur les quais d´Seine, il vient s´échouer Au milieu des fêtards, après l´bonheur : il court, il court
Regard au sol, allez ce soir, il oublie tout Faut pas lui en vouloir, dans l´couloir des oubliettes Tous les soirs, obligé d´boire, doit oublier pour roupiller Il croit qu´avec la violence, bah on l´calculera Sur les cicatrices, beaucoup trop d´larmes, ça coagule pas Il vient d´nulle part, et y a personne qui compte sur lui Il subit d´puis quelques temps, j´crois qu´il fait tout pour qu´on l´surine Il pense à haute voix Mais autour y a que des sourds, et quand il part, personne n´est là pour dire "au revoir"
Oubliettes, ceux qui plongent entièrement Oubliettes, qu´auront personne à leur enterrement
Âmes échouées qui regardent passer les navires Qu´on traite de fou, qu´ont l´impression d´être sain d´esprit dans un asile Oubliettes, sur la photo, ils sont dans l´fond Oubliettes, c´est les sans-fric, c´est les sans-voix, c´est les sans-noms Les âmes échouées qui regardent passer les navires Qu´on traite de fou, qu´ont l´impression d´être sain d´esprit dans un asile
Une dernière trainée d´alcool qui part d´un banc dans une gare de bus Dernière goutte qui s´écoule sur une barbe blanche La tête tombe en avant, le menton frappe le bus C´est un air de dégoût dans les visages des gens qui passent devant
Invisible, jusqu´à l´arrivée des forces de l´ordre Ils v´naient pas pour l´sauver, eux ils v´naient juste pour l´foutre dehors Aux oubliettes depuis un bail, préfère les gares et les impasses Un mec sympa, mais son corps attend encore qu´un médecin passe D´où vient-il ? Que f´sait-il ? Personne le sait, tout l´monde s´en fiche Ancienne star en dépression, a connu l´strass, les hauts talons Paradis des maisons d´retraite, lui il a préféré s´enfuir Bienvenue dans les pays où les darons oublient leur propre daron Macadam de Paname, depuis la mort de madame Un monde si négatif qu´être positif veut dire être malade
Oubliettes, loin d´ce quotidien dit standard Ou d´une ville qui s´en tape, un oublié qui s´en va
Oubliettes, ceux qui plongent entièrement Oubliettes, qu´auront personne à leur enterrement Âmes échouées qui regardent passer les navires Qu´on traite de fou, qu´ont l´impression d´être sain d´esprit dans un asile Oubliettes, sur la photo, ils sont dans l´fond Oubliettes, c´est les sans-fric, c´est les sans-voix, c´est les sans-noms Les âmes échouées qui regardent passer les navires Qu´on traite de fou, qu´ont l´impression d´être sain d´esprit dans un asile