C’est bête une chambre d’hôtel Même quand ça donne sur la rue où même sur la mer Ça donne toujours sur la cour C’est la chambre à personne, une chambre d’hôtel Des milliers de gens y sont passés, s’y sont couchés mais n’y on rien laissé C’est encore plus anonyme qu’une prison Où les murs sont remplis de graffitis C’est froid, c’est vide, ça se défend Vous pouvez y rester dix ans Ça ne garde rien de vous, ça attend Que vous foutiez le camp Le soir on traine pour y rentrer On n’y revient que claqué, vanné Y cherche vainement le sommeil Dans sa chambre d’hôtel
(Mais) C’est merveilleux une chambre d‘hôtel avec toi L’eau chaude coule froide L’eau froide qui ne coule pas C’est merveilleux, le voisin qui tape au mur Et l’enseigne au néon qui projette sur le lit sa lueur rouge C’est merveilleux, le lit dur avec toi, C’est merveilleux, ce lit, ce lit où on ne dort pas L’hôtelier qui vous menace tous les matins de vous virer C’est merveilleux une chambre d’hôtel avec toi ! C’est merveilleux d’arrêter brusquement de faire l’amour Pour se précipiter sur sa machine à écrire
Parce qu’on a une idée de chanson Et qu’il ne faut pas qu’elle s’envole C’est merveilleux cette vie folle, Le papier au mur qui s’éclaire tout à coup On y voit des oiseaux fous Et des fleurs, des fleurs, sans pareilles Dans sa chambre d’hôtel
(Mais) C’est encore plus triste, une chambre d’hôtel où tu n’es plus C’est encore plus bête, une chambre d’hôtel où tu n’es plus Ça peut bien donner sur la Floride Ça donne toujours sur la cour Le soir on traine pour y rentrer Dans sa chambre d’hôtel
On y revient que claqué, vanné Dans sa chambre d’hôtel Y chercher vainement le sommeil, Dans sa chambre d’hôtel Dans sa chambre d’hôtel Dans sa chambre d’hôtel