1. Aujourd’hui tous les hommes Cherch’nt inventent sans arrêt Et chaque jour en somme Nous apporte un gros progrès
Dans un siècle nos enfants Se diront en riant : Nos pèr’s faisaient d’la vitess’ Sur quatr’ roues dans un’ caisse Alors qu’ils faisaient malheur, A pein’ du cent vingt à l’heure :
R. En l’an deux mill’ quand on voyagera C’est en super avion qu’on montera, Pour fair’ ses petit’s emplettes Un mouchoir une pochette On ira jusqu’à Tokio Et même s’il le faut jusqu’à San Francisco Quand on voudra faire un p’tit tour dehors On s’en ira déjeuner au Pol’ Nord Puis on ménera sa brune Prendre le thé dans la lune ;
Le soir, près de sa femm’ bien tranquill’ment, On sera rentré à sept heurs tapant En l’an deux mill’ ah ! ça s’ra épatant.
2. C’est comm’ le téléphone, Pendant deux heur’s dire « allo » Y a d’quoi dev’nir aphone, Pour avoir son numéro Grâce à la télévision Cett’ superbe invention Sans fil instantanément, A n’import’ quel moment, On pourra s’parler, quell’ chance Et mêm’ se voir à distance.
R.
En l’an 2000, quand, de loin, on s’caus’ra En pressant sur un bouton on s’verra ; Vous parl’ez à votre femme En vacanc’s, loin de Paname, Vous pourrez la voir d’un barbu, En train d’vous fair’ cocu. En la r’gardant fair’ vous direz tous bas ; Ell’ ne m’a jamais fait des chos’s comm’ ça Fallait-il que je sois bête D’porter ailleurs ma galette : Dans un fauteuil, de loin, bien tranquill’ment D’sa femme on connaitra tous les talents, En l’an 2000 ah ! ça s’ra épatant,
3. Les phras’s seront nouvelles, Transformées au goût du jour ;
Pour dir’ ; « Mademoiselle. » Vous êt’s belle, faite au tour » On dira : Tu as chéri’ « Un’ bell’ carosserie « C’est tout à fait l’gabarit « Qu’il faut pour mon chassis ; « Si tu veux fair’ mon bonheur « Unissons nos deux moteurs… »
R. En l’an 2000, ça sera rigolo, On n’emploiera, plus de mots rococos, Et pour traduir’ son extase On le fera par ces phrases ; Mon cadran, sans qu’ça t’épat’ Marqu’ 2000 kilowatts Et ma turbine éclat’ ; Mon courant d’amour branch’ sur mon cœur
Fait tressaillir mes accu…mulateurs » Quand ell’ vous dira : Eugène, Mélangeons nos oxygènes, Prends mon carbon, donn’ moi ton carburant » Ca voudra dire « Embrass’ moi » tout simplement En l’an 2000 ah ! ça s’ra épatant ;
4. En l’an 2000, qu’ell chance Nos vedett’s s’ront toujours là Mistinguete en enfance, Dans’ra toujours le mêm’ pas Raquel encor chantera La Violetterra On verra Mayol, mutin Suivre encor’ les trottins Cécil’ Sorel, certain’ment
Aura encore 25 ans
R. En l’an 2000 tout’ la France verra Un éven’ment qui la stupéfiera, Quelque chose d’incroyable, D’inouï, de formidable, Renversant les prévisions, Toutes les illusions De l’imagination. *Quand le soleil un matin se lév’ra Sur l’Océan, majestueux, on verra Un immens’ transatlantique Venant tout droit d’Amérique, Nous rapportant tout notre or plein ses flancs Et nous en serons tous comm’ deux ronds d’flan. En l’an 2000 ah ! ça s’ra épatant :
Variante *Dans une rue, tous les gens accourant Contempleront ce spectacle étonnant : Un concierg’ sur une échelle Accrochant par un‘ ficelle : « Appartement à louer présent’ment » Et nous en serons tous comm’ deux ronds d’flan En l’an 2000 a ! ça s’ra épatant.